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Si la modernisation est un phénomène social d’emprunt qui a revêtu au cours de l’histoire bien des formes, force est de constater que l’Occident, depuis le XVe siècle, s’est imposé – par les armes bien souvent ou par la propagande – comme le modèle de la modernité. Volontairement ou non, des centaines de sociétés se sont transformées sous son influence, de sorte que, pour la première fois, toutes sont entrées dans la trame d’une histoire commune. Mais quelles ont été les différentes modalités de cette vaste mutation ? Dans quelle mesure certaines sociétés ont-elles pu s’intégrer à ce mouvement d’ensemble tout en conservant des traits spécifiques, différents, voire opposés à ce qui était promu par l’Occident ? Car on peut s’occidentaliser sans devenir occidental. Et comment faire alors la part entre les transformations irréversibles et celles qu’il est aujourd’hui possible de remettre en cause ?
Longtemps, la croyance dans le progrès a laissé croire que développement économique, évolution des mœurs et démocratisation politique allaient de pair. L’effondrement de ce mythe permet aujourd’hui de mieux caractériser ce qui a réellement été en jeu dans la mondialisation portée par le capitalisme industriel, et ainsi d’appréhender les défis qui attendent aujourd’hui des sociétés occidentales en butte à une hostilité exacerbée et sur le point, peut-être, de perdre le leadership économique, politique et militaire qui a nourri leur expansion.