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En langage maohi, mana peut se traduire littéralement par « pouvoir », entendu comme pouvoir surnaturel. C’est un pouvoir spirituel, irrationnel et exceptionnel.
Chez un être, le mana est à la fois l’émanation et la qualité de l’âme. C’est ce qui le rend plus intelligent, plus fort, plus adroit, plus calme, mieux adapté aux épreuves. Il est ce qui affirme une personnalité et se traduit par une énergie psychique. Le mana fait d’un homme un seigneur, un chef. Mais si le mana fait un chef, la fonction elle-même renforce son mana.
Force de l’univers surnaturel, elle est donc destinée aux chefs et aux initiés. Ils en dispensaient au peuple les bienfaits, toutefois cette force cosmique qui exaltait les qualités des détenteurs, leur interdisait d’entretenir des contacts trop prolongés avec des personnes dont le mana était inégal.
D’où une liaison étroite entre mana et tabou qui n’est autre que son essence surnaturelle. Posséder le mana rendaient les êtres et les choses tabou, c’est-à-dire sacrés et interdits, à différents degrés.
Quant au mana des objets, il dépend de leur substance, mais aussi de la quantité de mana dont ils sont chargés. Il se traduit par un pouvoir magique et peut être bénéfique ou maléfique. L’exemple type du mana d’un objet est celui de certains tiki. L’histoire de Moana et de Heiata les deux tiki de Raivavae, déracinés de leur île en 1933, et qui ont fini leur course au musée Gauguin, est relatée dans les détails.