Forêt, terre et tabac

Ce recueil ressort autant du domaine du poème en prose que de celui du conte. Le titre de l'ouvrage est celui de la première nouvelle qui contient en germe des éléments thématiques développés dans les onze récits suivants. Jacques, un jeune professeur pris par l'envie obsédante de se forger un terrain dans la brousse, finit par lâcher momentanément son travail pour s'engager dans une lutte primordiale avec terre, arbres et cailloux, auxquels il s'efforce désespérément d'imposer une forme et un sens. Ce n'est qu'avec l'apparition mystérieuse d'un vieillard l'exhortant à ouvrir son c½ur à la nature et aux voix de ses « vieux », que Jacques pourra enfin apprécier « l'équilibre entre la symétrie et le désordre », qu'il créait -- il le sait maintenant -- depuis le début. On devine l'engagement de l'écrivain vis-à-vis de ses confrères mélanésiens, mais aussi comme un désir de vivre avec eux une relation symbiotique avec l'univers naturel et spirituel.