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Lorsque les autorités protestantes se préoccupèrent de l’évangélisation des Kanak au début du XXe siècle, Maurice Leenhardt fut envoyé comme missionnaire en Nouvelle-Calédonie, par la Société des missions évangéliques de Paris. En 1902, il y créa la mission de Do Neva à Houailou.
Conscient des responsabilités qui lui incombaient en tant que missionnaire, il passa vingt-cinq ans à étudier les us et coutumes indigènes dans leur quotidien, afin de les comprendre et de les décrire pour pouvoir y introduire des éléments nouveaux, issus de la religion chrétienne.
Ces observations participatives lui ont permis de découvrir entre autre le fonctionnement de la langue de la région, l’a’jië :
« Nous sommes donc instruits de la représentation très sûre que le Mélanésien a de son corps externe. […] Les principales parties du corps sont groupées en trois éléments, qui ont chacun son titre et sa définition:
L’enveloppe de surface : la peau, kara (terme qui signifie aussi l’écorce).
La masse des chairs et muscles : piē, qui indique le consistant ou la nodosité, la chair ou le noyau du fruit.
Les parties dures du corps : l’ossature qui comprend les os courts ou long ju, terme désignant aussi bien le coeur du bois et les débris de corail […]
Les os enveloppants, pērē, le crâne et aussi l’ongle, la coquille terrestre ou marine, la calebasse […] »
LEENHARDT Maurice, 1947, Do kamo La personne et le mythe ans le monde mélanésien, 2014, Domont, Collection Tel (n° 95), Gallimard, p.61