Lafayette, « nous voilà ! »

Le matin du 4 juin 1897, un brick américain démâté, le « Percy Edward » avec à son bord une quarantaine d’hommes, arrivait en vue du Phare Amédée. Il venait d’essuyer un méchant coup d’Ouest.
Les passagers appartenaient à l’association, l’« United Brotherhood of the South Sea Islands » créée par un charpentier, L.J. Reinhart qui, passionné par la lecture du récit fantasmé d’un capitaine soit-disant naufragé sur une île sans hommes, Hermit, peuplée uniquement de sirènes des Mers du Sud, s’était mis en tête de leur trouver une « Adamless island » là où des femmes languissantes et éplorées, au teint noir de jais, étaient à la recherche de solides maris.
C’est dans cet état d’esprit qu’ils avaient pris la mer. La destination finale changea en court de voyage et une partie de ces Américains débarqua à Nouméa où le gouverneur Feillet, très enthousiaste à l’idée d’en faire des colons, leur proposa 60 ha, non pas des meilleures terres, mais dans l’Enfer du Nord. La forêt d’Ougne, rive gauche des bouches du Diahot, était un lieu terriblement isolé et infesté de moustiques. Malgré tout quelques-uns de ces courageux Américains, s’intitulant eux-mêmes « Lafayette Colony of N.C. » relevèrent le défi. C’est cette incroyable épopée qui recèle encore des mystères que conte ce livre.

Benoît Delvinquier : passionné d’histoire, il a récemment publié un ouvrage sur la région des mines autour de Ouégoa : « Au Diahot ! »
José Raillard : grand connaisseur de cette région, il est à l’initiative de ce projet éditorial.