En savoir plus
L'essai de Yannick Lageat est un émouvant témoignage sur des témoignages, sur ce qu'étaient ces femmes et ces hommes, la façon dont ils vécurent après les défaites, ce qu'ils espérèrent et ce que furent leurs rêves.
Déportés politiques ou transportés de droits communs, ces bannis et condamnés, étaient susceptibles de représenter une menace pour le nouvel ordre social et religieux voulu par Thiers.
Fin de la Commune, début de l'expiation. De 1872 à 1880, date de l'amnistie, la colonie pénale ultra-marine de Nouvelle-Calédonie sera le refuge et le tombeau, la peine et le chagrin, de milliers de proscrits qui, de près ou de loin, étaient attachés aux valeurs et idéaux d'une République sociale.
Grâce à une recension exhaustive des faits et des condamnations, un calendrier très précis des logiques de déportation et des législations répressives, un recueil de témoignages et de correspondances, enfin une analyse détaillée des lieux de l'expiation, Yannick Lageat nous livre un étonnant récit de l'abomination. A côté des figures connues et tutélaires dont Louise Michel et Nathalie Le Mel, aussi bien Jean Allemane et Henri Rochefort, ils furent des milliers, humbles et sans grade, à tenter de vivre (ou de survivre) entre espoirs et résignations. Entre rêves d'amnistie, repentirs (il y en eut) et intransigeances.