Publié le :
07/06/2021 12:35:10
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Ce conte philosophique universel a été écrit par Hamid Mokaddem, professeur agrégé de philosophie, ancien formateur à l’IFM-NC et docteur en anthropologie sociale et culturelle. Il est inspiré des littératures orales de Nouvelle-Calédonie et permet d’aborder les éléments fondamentaux de la culture kanak à l’école, la philosophie, le débat citoyen et les arts visuels.
Hamid Mokaddem nous explique la naissance du projet d’écriture de ce conte :
« L’idée d’écrire un conte philosophique de Nouvelle-Calédonie remonte à loin. Je suis imprégné depuis bientôt trente ans des récits oraux et je me suis dit que le moment était venu de passer au stade d’écrire un conte philosophique calqué sur la trame narrative de l’oralité ritualisée du monde kanak. Par ailleurs, je constatais que la littérature-jeunesse en langue française évoquait trop peu, ou si peu, l’Océanie et encore moins la Nouvelle-Calédonie. J’ai décrit les déviances des comportements en reprenant les modèles des genres littéraires kanak. Par exemple en transportant ou transbordant le thème de la transgression des interdits et de ses conséquences. La morale philosophique des contes est que les conflits peuvent et doivent être surmontés dès lors que les concernés font l’effort de comprendre l’autre et de s’adresser à lui par des paroles et des gestes appropriés. En fait, derrière les histoires racontées aux enfants, il y a toujours une morale.
Le conte « Oudouane et Tchitchi » est écrit pour les enfants des cycles 3-4. J’ai transcrit de manière phonétique des noms qui existent en langues kanak. J’ai travaillé l’écriture pour donner un équivalent des langues soutenues poétiques des rhétoriques des orateurs kanak lors des discours prononcés à l’occasion des organisations coutumières et des règles des redistributions des échanges de paroles.
J’ai choisi de travailler avec Mathieu Venon, artiste calédonien reconnu, afin que les illustrations soient à la hauteur de la beauté et de la dimension du Pays. Mathieu Venon a une sensibilité océanienne et un style qui réussit à mobiliser les éléments culturels kanak. Zay s’est chargé des dessins, Mathieu Venon des couleurs et du rythme pour ainsi dire.
Au bout du compte (du conte si on veut jouer avec les mots), il s’agissait pour nous de faire accéder les enfants aux valeurs éthiques et esthétiques en cultivant leur goût. Entre éducation et culture, ce livre est un outil pédagogique ajusté aux programmes des écoles calédoniennes. »