Viendra le temps du feu

« Elles étaient toutes brisées et pourtant incassables. Elles existaient ensemble comme un tout solidaire… » Ainsi s’ouvre Viendra le temps du feu, dans une capitale barricadée où les frontières sont closes, le fleuve infranchissable, et la jeunesse disparue. Dans ce territoire fermé, les livres que l’on connaissait ont été bannis, la procréation - voire la reproduction - réglementée, et l’autorité s’appuie sur la peur et la conformité.

À l’autre bord, dans la forêt, subsiste une résistance : un chœur de femmes, de voix, de souvenirs, d’espoirs. Celles-ci se racontent, se cachent, résistent. Une romancière, une militante, une mère, une adolescente ; un homme aussi. Le roman se déploie en récits croisés, en voix multiples, et tisse les thèmes de l’émancipation des corps, de la sororité, de la mémoire des livres.

Pour les lecteurs de Nouvelle-Calédonie, ce livre trouve un écho particulier : dans un monde insulaire où la nature, la jeunesse, la culture sont en prise avec des changements rapides, cette dystopie interroge le lien à la terre, au corps, à la liberté. Une fiction puissante, à la fois éveil et alerte, qui confirme que la littérature peut être un feu qui ravive la résistance et la transformation.