En savoir plus
En Nouvelle-Calédonie, les politiques de développement rural au cours du XXe siècle reposaient sur la domination et la marginalisation des populations kanak. À partir des années 1970, les revendications pour la reconnaissance de la culture kanak et l’indépendance ont structuré la réflexion sur l’inadéquation des modèles de développement à la société kanak. La signature en 1988 des accords de Matignon-Oudinot puis en 1998 de l’accord de Nouméa a ouvert une fenêtre d’opportunité pour l’adoption d’une politique de développement sensée respecter le modèle de développement kanak.
À travers l’histoire de l’élaboration et de la mise en œuvre d’une politique de développement territorial s’expriment les questions – et les tentatives de réponses – qui traversent aujourd’hui la ruralité kanak. En mobilisant un cadre théorique d’inspiration foucaldienne hybridant géographie et science politique, l’ouvrage invite le lecteur à découvrir l’histoire contemporaine de la construction de la politique de développement de la province Nord de la Nouvelle-Calédonie. Surtout, l’analyse détaillée du processus de fabrication de la politique de développement met en évidence les enjeux du fonctionnement d’une gouvernance multi-niveaux enfin ouverte aux Kanak, mais aussi aux contraintes d’un espace d’action publique de plus en plus mondialisé.
Ingénieur agro-économiste de formation, actuellement chercheuse en géographie à l’Institut agronomique néo-Calédonien (IAC), l’auteure appuie ses recherches sur diverses observations participantes qu’elle a menées au sein d’institutions et projets de développement impliqués dans le processus de fabrication des politiques de développement en province Nord ainsi qu’un grand nombre d’interviews d’agriculteurs kanak, de praticiens du développement, d’élus kanak et non kanak.