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Depuis plus de trente ans, la Nouvelle-Calédonie s'est inscrite dans un processus négocié au long cours : celui d'une émancipation et d'une décolonisation au sein de la République.Ayant ramené la paix civile, cette démarche refondatrice, consacrant une « communauté de destin choisie », a permis de tisser des liens nouveaux entre la République et le Pays, et entre les Calédoniens eux-mêmes.Elle consacre aujourd'hui l'émergence du peuple calédonien qui, le 4 novembre prochain, s'exprimera soit par « oui », soit par « non » en réponse à la question « voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ? » Mais trente ans après les Accords de Matignon, la perception de la souveraineté française se pose toujours avec acuité : pour certains, elle les protège, pour d'autres, ils la subissent.Si nous pouvons anticiper le résultat de la consultation - le « non » l'emportera largement -, nous savons aussi que l'arithmétique électorale ne peut constituer à elle seule une solution politique pour le « pays d'après ».C'est pourquoi il nous faudra, avant le référendum, par un dialogue approfondi entre indépendantistes et non-indépendantistes, consacrer les principes et les acquis de ces trente dernières années dans une « déclaration solennelle sur le patrimoine commun du peuple calédonien ». Dans ce cadre, notre droit à l'autodétermination, la prise en compte de l'identité kanak, la reconnaissance de la légitimité des autres communautés, le partage des responsabilités entre les différentes sensibilités ou encore le rééquilibrage et le respect des convictions de chacun constituent pour nous le « socle de la paix ». Notre histoire, nos valeurs, notre gouvernance, notre citoyenneté et notre rapport au foncier et au nickel comptent parmi « les acquis du chemin accompli » qui doivent également être réaffirmés. La « Charte des valeurs calédoniennes » adoptée le 27 juillet 2018 par le groupe de dialogue créé par le Premier m