Double Calédonie

D'une utopie à l'autre

DV0322

Ancien directeur du quotidien « Le Monde », Jean-Marie Colombani, qui a longtemps vécu en Nouvelle-Calédonie - élève au lycée La Pérouse puis journaliste à Radio-Nouméa -, propose une nouvelle version de son « Utopie calédonienne », parue en 1985. Augmentée de chapitres qui retracent quinze années riches de péripéties, elle est complétée par les documents essentiels qui ont jalonné l'élaboration des accords entre Kanak et Caldoches.

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Prix :

900 XPF TTC

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Détail produit

Support Livre d'occasion
Auteur Jean-Marie Colombani
Éditeur Denoël éditions
Genre Reportages doc. politiques actualités
Date 1999

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À l'inverse de son grand voisin australien, où les Blancs ont submergé les Aborigènes, la Nouvelle-Calédonie vit, depuis l'installation du premier Européen en 1843, dans la contradiction de deux logiques, l'une liée séculairement au droit coutumier kanak, l'autre importée d'Occident par des vagues successives de Français (bagnards, déportés, colons). Deux communautés d'égale importance qui coexistent sans véritablement cohabiter, comme en ont témoigné plusieurs révoltes, de 1878 à 1988... Après les espoirs suscités par l'esquisse d'une politique de promotion mélanésienne (une demi-douzaine de statuts en trente ans), nombre de dirigeants kanak se sentent floués et basculent vers l'indépendantisme, tandis que d'autres rejoignent les Caldoches. Au lendemain de la réélection de François Mitterrand et du drame d'Ouvéa, Michel Rocard parvient toutefois à renouer le dialogue entre les chefs des deux communautés : Jacques Lafleur et Jean-Marie Tjibaou signent les accords de 1988 qui ouvrent la voie à l'autodétermination. Ni l'assassinat de J.-M. Tjibaou par des indépendantistes extrémistes, ni les nombreux incidents qui ponctuent de laborieuses négociations ne parviennent à entraver le processus qui mène au référendum du 8 novembre 1998. Il marque une étape décisive pour la Nouvelle-Calédonie, appelée à devenir un État associé à la France et disposant d'une très large autonomie. L'avenir dira si cette « solution consensuelle » met véritablement fin à un lourd contentieux. Elle comporte pour la France une double novation : sur le plan constitutionnel en raison du transfert de souveraineté, sur le plan moral car, pour la première fois, Paris reconnaît dans une déclaration solennelle « les ombres de la période coloniale ».