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Le 4 mai 1989, Jean-Marie Tjibaou et Yeiwene Yeiwene, deux dirigeants indépendantistes kanak, sont assassinés alors qu’ils participent aux commémorations de la prise d’otages d’Ouvéa. L’auteur des tirs est Jubelly Wea, kanak et indépendantiste, lui aussi opposé à la signature des accords de Matignon-Oudinot signés un an auparavant. I Avant d’être abattu à son tour, il a le temps de s’écrier : « Les accords de Matignon-Oudinot sont morts ! Vive l’indépendance kanak socialiste ! »
À l’origine, Jean-Marie Tjibaou, Yeiwene Yeiwene et Jubelly Wea étaient mobilisés par une même cause : l’émancipation du peuple kanak. Pour autant, les méthodes et les cheminements étaient très différents. Au moment des faits, Jean-Marie-Tjibaou et Yeiwene Yeiwene, son bras droit, sont les membres forts du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS). Jubelly Wea est lui membre d’un parti indépendantiste plus radical, partisan de la lutte armée.
Pour comprendre la trajectoire de l’homme et ses motivations profondes, Hamid Mokaddem est allé dans la tribu d’origine de Jubelly Wea, mais aussi dans l’établissement universitaire de Fidji qu’il a fréquenté, à la rencontre de ceux qui l’ont connu.
Cet essai entrelace les trajectoires individuelles et la trajectoire nationale de la Nouvelle-Calédonie.