Solitude d'un homme en quête d'un sens éparpillé parmi les choses. Michel Chevrier témoigne de son étonnement inquiet quand il navigue dans le quotidien des violences vécues ou à venir. Ici, sa parole se nourrit d'une profonde colère. Non au sang, non « au siècle gris ». Révolte essentielle qui ne serait, sous l'apparent cynisme et le goût de la provocation, sous le sentiment aigu de son impuissance et de sa totale vacuité, que l'autre nom de l'amour.
Car sourire et tendresse viennent souvent, sous le cri, irriguer ces fragments. En lent nageur du monde, le poète, citoyen de l'incertitude et du dérisoire, persiste à dire que le mort peut danser. Et sa voix rauque ravive l'appétit de vivre et le sens de la justice qui étincellent en chaque homme.