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« Par les beaux soirs d'été, l'ombre est légère et douce, La brise va chantant, sur l'onde et sur la mousse. »
Ces vers, étonnamment paisibles, Louise, la « Vierge rouge », les composa durant son exil à la « Nouvelle ». Les yeux grands ouverts sur ce bout de terre balayé de cyclones, elle note ses émotions, ses espoirs, ses révoltes. Parmi ses compagnons d'infortune, bagnards, communards notoires ou bannis sans visage, des hommes résignés, lovés dans leur détresse, des hommes qui repoussent le désespoir pour chanter leur liberté prochaine, des jeunes gens - presque des enfants - tôt surpris par la mort. Ils écrivent. Une poésie étranglée de douleur et de nostalgie, tendre ou violence, critique et ironique, pour conjurer l'inéluctable et rester debout. Ils ont réussi. Leurs cris ne furent pas oubliés, ni les valeurs qu'ils défendirent. Leurs voix résonnent encore dans leurs mots et dans ceux de leurs descendants.