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Inspirée par les événements de Mai 68, une poignée d'étudiants kanak de retour de métropole fait fleurir des graffitis sur les murs de Nouméa. L'outrage provoque incrédulité et colère chez les notables de la colonie et une répression musclée de la part de l'administration. Les « Foulards rouges » font ainsi entendre une voix dissidente, puissante et structurée : aujourd'hui encore, les questionnements de ces pionniers du « Réveil kanak » font écho à une réflexion politique que les accords de Matignon et de Nouméa n'ont pas éteinte. La plupart des études traitant de la Nouvelle-Calédonie contemporaine se concentrent sur les évènements qui secouèrent l'archipel dans les années 1980, tant ils ont laissé de profondes cicatrices dans les mémoires. S'appuyant sur vingt années de recherche, l'universitaire hawaïen David Chappell s'attache à retracer les mécanismes qui gouvernent la vie politique locale depuis cinquante ans, en examinant avec soin les antécédents historiques, culturels et intellectuels du sursaut nationaliste kanak : un travail minutieux qui s'appuie sur l'examen de documents d'archives publics et privés, étayé par des entretiens avec les figures de la vie politique locale.