Ataï, un chef kanak au musée

Histoires d'un héritage colonial

9782856538869 ATCHE

Originaire de la région de la Foa en Nouvelle-Calédonie, le chef Ataï, personnage emblématique de l'insurrection kanak de 1878, fut tué lors des opérations de « pacification » de l'île. Sa tête et une main furent livrées par des auxiliaires kanak à l'armée française puis envoyées dans les collections d'une société savante, la Société d'Anthropologie de Paris. Débute alors, au sein du musée, la seconde vie d'Ataï marquée par une « transmutation » du trophée martial en spécimen scientifique. Sa dépouille sera rendue à ses descendants en 2014.

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Prix :

5 750 XPF TTC

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Détail produit

Support Livre neuf
Auteur Patin Christelle
Éditeur Muséum national Histoire naturelle
Genre Histoire
Date 2019-10
Collection Archives
Tags Grand chef kanak,rebelle,insurgé,relique,Ségou,Berger Kawa
Format Format 16,5 x 24 cm, broché, 543 pages
EAN 13 9782856538869

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Tantôt figure du « sauvage » beau et anthropophage, ou du chef tacticien et insoumis, tantôt figure du révolutionnaire libérateur d'un peuple assujetti ou du pacificateur d'une colonie de peuplements, les interprétations passées et actuelles du Kanak Ataï offrent de multiples visages à explorer. Elles sont aussi indissociables de l'histoire plus générale des collections anthropologiques constituées de restes humains, héritage complexe aujourd'hui sensible.Les chapitres de ce livre offrent des clés de lecture permettant d'appréhender les différents modes d'appropriation des éléments de corps humain du chef Ataï lors de leur parcours patrimonial, les logiques et les enjeux sous-jacents. À partir de l'analyse de nombreuses archives inexplorées, d'entretiens avec les scientifiques-conservateurs, l'auteur s'attache à reconstituer chacune des étapes de la patrimonialisation du chef kanak par la communauté des anthropologues -- prélèvement du corps ou parties en 1878, transport, catégorisation, transformation, étude scientifique, exposition puis restitution en 2014 -- afin d'en cerner l'évolution des mécanismes, intérêts personnels, enjeux collectifs et spécificités. L'analyse se veut aussi comparative, confrontant tour à tour les pratiques de la Société d'Anthropologie de Paris à celles du Muséum national d'Histoire naturelle ainsi que les destinées de spécimens collectés en Nouvelle-Calédonie en cette fin de xixe siècle.Christelle Patin est professeure de sciences de la Vie et de la Terre et chercheure associée en anthropologie historique et culturelle au Centre Alexandre Koyré. Ses recherches portent sur la patrimonialisation des restes humains des collections d'histoire naturelle, leur histoire et dialectiques contemporaines.Préface de Alban Bensa.