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L’expédition que lance la Royal Navy britannique, en 1787, est sans précédent. Onze navires de la First Fleet avec à leur bord une communauté de près de mille personnes - dont la majorité sont des condamné(e)s de droit commun - font voile vers Botany Bay, en Australie, une terre à peine reconnue quelques années plus tôt par le capitaine Cook.
La flotte y parvient en 1788, et fonde aussitôt à Port Jackson, qui deviendra Sydney, une colonie pénale sur un territoire encore vide d’hommes blancs. Ces premiers colons vont rester en Australie pratiquement sans nouvelles du monde extérieur jusqu’en 1792.
L’installation à Botany Bay, l’instauration de la Loi et l’Ordre de l’Empire britannique sur cette terre inexplorée des Occidentaux et les premiers contacts avec les Aborigènes sont ici racontés avec parfois un certain humour.
C’est ainsi que l’on assiste à la naissance de l’Australie, dans le quotidien de ces hommes, femmes et enfants, marins, soldats, officiers et convicts travaillant à construire bâtisses, champs, redoutes, fortifications et prisons, sous la coupe d’une discipline de fer et dans l’angoisse du sentiment d’un isolement absolu - malgré la visite inattendue des navires de La Pérouse, que les officiers de la First Fleet seront les derniers à voir vivant, et qui recueillirent son journal.
L’époque est également celle des Lumières et Watkin Tench, qui s’en réclame, donne aussi à lire la découverte d’un pays nouveau, sa faune, sa flore et ses premiers habitants, avec qui - le premier moment d’étrangeté passé - se nouent des liens fondés alternativement sur la curiosité, la bonne volonté, la peur, les quiproquos et, finalement, l’hostilité. D’emblée, tous les paradoxes et tous les ingrédients contradictoires qui sous-tendent encore aujourd’hui l’Australie contemporaine sont réunis.