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Après l’établissement d’un poste militaire et d’un camp de la Transportation à Téremba, en 1871, le centre de Moindou fut fondé en juillet 1873. Même si ses riches terres alluvionnaires ont tout d’abord incité les gouvernants à y développer un pôle de colonisation pénale, ce sont bien des colons libres, émigrants des lointaines Alsace et Lorraine qui y posèrent, les premiers, leurs sacs. À ces pionniers, s’ajoutèrent ensuite d’autres colons libres mais aussi des déportés de la Commune de Paris, des libérés du bagne.
Là comme ailleurs, les terres n’étaient pas vides de tout occupant. Des chefferies anciennes y étaient solidement établies. Elles disparaîtront dans la tourmente de 1878.
Le centre eut également ses heures d’effervescence économique avec, tout d’abord, un projet d’usine sucrière bien avancé mais qui ne vit point le jour et dont le promoteur, John Higginson, était pourtant déjà impliqué dans les entreprises sucrières de Bacouya (Bourail) et de Tamoa. Moindou fut également la capitale du charbon calédonien, le temps d’une décennie qui lui apporta une population conséquente. Durant leur période d’exploitation, les charbonnages de Moindou embauchèrent des centaines de travailleurs, dont des engagés tonkinois mais aussi quelques-uns de ces malheureux colons « nordistes » venus, un jour, planter du coton dans les niaoulis du 21e kilomètre et dont l’entreprise fit rapidement faillite.
En 1914, puis en 1939, lorsque les bruits de la mitraille et des canons parvinrent de la lointaine Europe, le centre de Moindou vit partir certains de ses enfants pour le front, et notamment des Tirailleurs kanak, dont certains payèrent de leur vie leur engagement au service de la Patrie. À partir de 1942, le centre vécut également à l’heure des Jeeps américaines, du ronronnement du P 38 au-dessus du village et des festoiements de G.Is et autres Marines soucieux d’y passer du bon temps afin d’oublier un instant les horreurs de la guerre.