Une mauvaise conscience de classe
9782895963370 BACOL
Cet essai aussi éclairant que divertissant établit une part du récit national canadien.
Pour l'auteur, le colon est celui qui profite de la colonie, sans en être responsable. Sans en être le décideur, sans être l’instigateur, l’initiateur, le concepteur. Il est dans la colonie pour différentes raisons historiques. Mais il est comme un subalterne de l’œuvre coloniale et non comme une victime de la colonisation.
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Date de disponibilité:
Support | Livre neuf |
Auteur | Alain Deneault |
Éditeur | Lux |
Genre | Critiques analyses essais |
Date | 2020 |
Collection | Lettres libres |
Format | Format 12,6 x 18,5 cm, broché, 214 pages |
EAN 13 | 9782895963370 |
«Il s’agit d’asseoir le statut de colon en tant qu’il continue de nous conditionner aujourd’hui. Le peu de cas que nous avons fait de cette notion, au profit de celles usurpées de colonisé et du couple colonisateur-colonisé, explique les lacunes actuelles de notre conscience de classe.»
Le colon, figure mitoyenne qui ne se trouve ni dans la position invivable du colonisé ni dans celle, indéfendable, du colonisateur, est généralement relégué au statut de figurant du récit colonial. Complétant le diptyque de Memmi, Alain Deneault révèle ici l’idiot utile, voire indispensable, de l’accaparement du territoire, une figure qui n’existe qu’en solidarité absolue avec la classe qui le domine, mais dont l’impuissance politique et économique l’autorise à s’identifier, lorsque opportun, au colonisé.
Le décor où Alain Deneault campe son personnage : le Canada. Coincé entre un passé colonial qu’il veut oublier et un essor républicain sans cesse ajourné, ce territoire qu’on appelle «pays» n’excelle que dans la médiocrité de ses politiques d’extrême centre, mais il livre à la pensée politique un objet d’importance: la condition du colon qui fut celle de la majorité de sa population et qui le reste de mille façons inavouées.