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Léonor Guilhem, dans son analyse approfondie, examine minutieusement les causes à la fois conjoncturelles et structurelles qui sous-tendent ces révoltes indépendantistes, celles-ci étant les plus significatives depuis la signature historique d'une poignée de main emblématique entre Jean-Marie Tjibaou, leader kanak, et Jacques Lafleur, homme politique français, en 1988, un événement qui avait symbolisé un espoir de réconciliation après des années de tensions violentes. En scrutant les spécificités de cette collectivité d'outre-mer — qualifiée de véritable laboratoire institutionnel au sein de la Ve République — Guilhem éclaire également le parcours de décolonisation singulier qu'a emprunté la Nouvelle-Calédonie, qui, tout en ayant réussi à établir un statut particulier avec la France, continue de témoigner de luttes identitaires complexes. Cette région, par sa géographie et ses enjeux, se voit conférer une importance géostratégique majeure dans le contexte de la zone indopacifique, un espace où s'entrecroisent des enjeux économiques, écologiques et de sécurité qui interpellent à la fois les États de la région et les grandes puissances extérieures.