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« Dites-leur aussi, autour de vous, que moi, Pa Saké, je n’abandonnerai pas mes terres ! »
Quelque part, dans le nord de la Grande Terre, Whaneroi, le Grand Chef, caresse l’espoir de l’implantation d’une usine, d’un avenir. Les revenus du nickel comme outil d’émancipation postcolonial sont à portée de main. Mais l’usine doit prendre la place du village, et le rapport sacré à la terre n’y résisterait pas. En scène, la rumeur assassine, le rêve d’une femme, le chantage des esprits, la signature de l’oubli, l’aube du dernier crépuscule : une société se déchire, blessée comme la montagne exploitée. Désastre écologique à venir et impéritie politique mâtinée d’absence de scrupule et d’arrivisme décomplexé dominent la scène alors qu’un drame se prépare.
Dans cette pièce écrite en 2001, Pierre Gope pose le problème de la terre et de la tradition dans la société kanak actuelle. Il dénonce les dérives de la politique de rééquilibrage qui, détournée par l’arrivisme, ne profite qu’à quelques-uns. Par une écriture dramatique nourrie de techniques narratives empruntées aux mythes, il « choque, dérange, agresse même, parfois, parce qu’il a une vision, un rêve pour son peuple et c’est là sa mission. »