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De 1864 à 1897, l’« élite » des condamnés français est envoyée en Nouvelle-Calédonie. Le courant libéral, déjà fort en vogue à Paris, a banni de son vocabulaire jusqu’au mot de bagnard. Les forçats s'appellent désormais « ouvriers de la transportation », avant de devenir d’« d’industrieux colons »…
Pour Charles Guillain, gouverneur de la mythique et lointaine colonie, il s’agit de mettre sur pied la régénération par le travail.
La plupart des forçats s’emploient alors comme « garçons de famille », jardiniers, gens d’écurie, tailleurs, coiffeurs et même « bonnes d’enfants ». Les plus éduqués deviennent gens de lettres : ils écrivent les rapports que, bien souvent, les surveillants ne sont pas en mesure de rédiger. D’autres créent la fanfare de la transportation et font danser sur des valses de Chopin la bonne société de Nouméa. Certes, pour les plus récalcitrants, il y a bien la schlague, la crapaudine et les poucettes, voire la guillotine.
Mais tous les témoignages le prouvent : on meurt moins à l’île Nou que dans les bagnes de la métropole, sans parler, bien sûr, de ceux de Guyane…