020000001126 HAVIK
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Date de disponibilité:
| Support | Livre neuf |
| Auteur | Stéphane Foucaud |
| Éditeur | Edition à compte d'auteur |
| Genre | Art |
| Date | 2025-12 |
| Format | Format 21 x 29,5 cm, agrafé, 34 pages |
| EAN 13 | 020000001126 |
HAVIKÉLÈ*
* sauvage en cèmuhî, langue kanak de la côte Est
Altération du latin classique « silvaticus » (« qui vit dans les bois »), lui-même dérivé de « silva » (« forêt »).
« Sauvage ». Que reste-t-il de cette appellation associée à la Nouvelle-Écosse, avant que celle-ci ne soit baptisée Nouvelle-Calédonie ?
Avec une flore endémique à 75 %, au cœur de laquelle s’isolent certaines tribus et domaines non-autochtones, ne peut-on encore assimiler l’héritage de nos ancêtres à une insociabilité contemporaine dans le comportement de la population locale ? Les colons, voués au dur labeur imposé sur la terre, déjà abîmés pour certains par le bagne et les Kanak, accusés par « l’autorité coloniale », poursuivis par des missionnaires chargés de les « désauvager » auront-ils définitivement généré des mœurs agrestes, voire rustres ? En 1901, le chef Aman, de la tribu des Poyes, refusa de payer l’impôt de capitation. Avec ses sujets, il se mit à l’abri dans une forêt jugée impénétrable par l’armée chargée de le capturer. Y aurait-il, dans la « sauvagerie », des complicités permettant de rester libre ? À l’instar de certains objets imprégnés de forces surnaturelles, empruntées aux animaux indomptables, ceux-là mêmes qui sont capables d’assimiler la flore la plus rebelle du territoire ?
Le terme de « sauvage » est également utilisé chez les Océaniens pour nommer les gens simplement timides, parfois issus de certaines communautés plus introverties que d’autres. Sont rendues aussi les coutumes ancestrales non contaminées par les mœurs de nos zones urbaines les plus sociabilisées. La mixité ethnique et sociale du pays a durablement gommé les « paysages » les plus abrupts de notre île, notamment par le biais de
l’exploitation de ressources naturelles. Mais certaines formes de vie insoumises résistent toujours à l’envahisseur, caractérisé par son uniformité.
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