Nouveau Havikèlë

Havikèlë

020000001126 HAVIK

Catalogue de l’exposition « Havikèlë, sauvage en cèmuhi », de Stéphane Foucaud, artiste peintre contemporain de Nouvelle-Calédonie.

L’exposition « sauvage » - qui s’est tenue en novembre 2025 à la fondation de l'Amirauté à Nouméa - s’efforce de détecter, par la pratique picturale, les identités intra insulaires non civilisées. A-t-elle raison du mode de pensée extra insulaire, s’inspirant notamment du « mythe du bon sauvage » de Rousseau ? Dans le processus créatif, les apparitions incongrues, les ruptures stylistiques et les formes répétitives, enrayées par des éléments perturbateurs, collaborent afin de révéler la « nature » farouche avec laquelle nous cohabitons sur ce bout de terre perdu dans l’Océan Pacifique.

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Prix :

2 950 XPF TTC

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Support Livre neuf
Auteur Stéphane Foucaud
Éditeur Edition à compte d'auteur
Genre Art
Date 2025-12
Format Format 21 x 29,5 cm, agrafé, 34 pages
EAN 13 020000001126

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HAVIKÉLÈ*
* sauvage en cèmuhî, langue kanak de la côte Est

Altération du latin classique « silvaticus » (« qui vit dans les bois »), lui-même dérivé de « silva » (« forêt »).

« Sauvage ». Que reste-t-il de cette appellation associée à la Nouvelle-Écosse, avant que celle-ci ne soit baptisée Nouvelle-Calédonie ?

Avec une flore endémique à 75 %, au cœur de laquelle s’isolent certaines tribus et domaines non-autochtones, ne peut-on encore assimiler l’héritage de  nos ancêtres à une insociabilité contemporaine dans le comportement de la population locale ? Les colons, voués au dur labeur imposé sur la terre, déjà abîmés pour certains par le bagne et les Kanak, accusés par « l’autorité coloniale », poursuivis par des missionnaires chargés de les « désauvager » auront-ils définitivement généré des mœurs agrestes, voire rustres ? En 1901, le chef Aman, de la tribu des Poyes, refusa de payer l’impôt de capitation. Avec ses sujets, il se mit à l’abri dans une forêt jugée impénétrable par l’armée chargée de le capturer. Y aurait-il, dans la « sauvagerie », des complicités permettant de rester libre ? À l’instar de certains objets imprégnés de forces surnaturelles, empruntées aux animaux indomptables, ceux-là mêmes qui sont capables d’assimiler la flore la plus rebelle du territoire ?

Le terme de « sauvage » est également utilisé chez les Océaniens pour nommer les gens simplement timides, parfois issus de certaines communautés plus introverties que d’autres. Sont rendues aussi les coutumes ancestrales non contaminées par les mœurs de nos zones urbaines les plus sociabilisées. La mixité ethnique et sociale du pays a durablement gommé les « paysages » les plus abrupts de notre île, notamment par le biais de
l’exploitation de ressources naturelles. Mais certaines formes de vie insoumises résistent toujours à l’envahisseur, caractérisé par son uniformité.