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C'est le 21 septembre 1513 que l'Espagnol Vasco Nuñez de Balboa découvrit « un océan sans limite » qu'il nomma la Grande mer du Sud. Sept années plus tard, le Portugais Magellan y pénétra. C'était le début d'une aventure extraordinaire qui, pendant quatre siècles, allait enflammer les rêves des plus grands navigateurs et explorateurs occidentaux : Wallis, Bougainville, Cook, La Pérouse, Kotzebue, Dumont d'Urville et bien d'autres. Accompagnés de scientifiques et d'artistes, ils partirent à la conquête d'un continent mythique peuplé d'êtres fabuleux, la Terra australes incognita, puis, sur la foi des premiers récits de voyage, à la recherche du paradis perdu, peuplé de femmes nues et peu farouches, couvert des fleurs les plus délicates, entouré d'une mer aux eaux turquoise, et où les hommes vivraient en parfaite harmonie... Mais la disparition de La Pérouse, la mort dramatique de Cook et la découverte du cannibalisme contribuèrent à ruiner le mythe rousseauiste du « bon sauvage »... Le zèle évangélisateur des églises occidentales fit le reste, diabolisant les indigènes pour mieux les soumettre. Si chaque voyage permit d'enrichir les connaissances scientifiques, ainsi que les collections des muséums et des zoos occidentaux, il fut aussi à l'origine de mythes tenaces. La vahiné lascive dansant la hula hula, et le cruel cannibale gesticulant au rythme d'un pilou pilou endiablé envahirent l'imagerie populaire, la littérature, le cinéma et la publicité. Encore aujourd'hui, notre société reste pétrie de ces stéréotypes fantasmagoriques.