En savoir plus
Le magasin, le Chinois… On y est à moins de cinq minutes lorsque l’on se trouve en ville et chaque village de brousse en possède au moins un en son centre. Riz, savons, boissons, soyo, claquettes… on y trouve tout… ou presque !
Ces lieux privés « publics » sont disséminés en ville et sont tellement reconnaissables et connus qu’ils servent de balise de territoire et facilitent la localisation des adresses à Nouméa et au Grand Nouméa : « Tu vois le SC6 ? Eh bien, c’est juste en face. »
Deux formes architecturales prédominent : le magasin occupe un bâtiment entier ou alors il occupe le rez-de-chaussée du bâtiment avec les habitations à l’étage. Des exceptions sont là avec, par exemple, le partage d’un rez-de-chaussée entre plusieurs commerces. L’homogénéité des formes de ces lieux concourt à une esthétique sérielle. Homogénéité aussi des couleurs avec le rouge Coca, le bleu Pepsi, le vert et jaune Oro. Une esthétique pop se dégage de ces couleurs pour qui parvient à oublier que ces marques entraînent de gros dégâts dans le pays. En brousse, ces couleurs flashy sont en écho aux couleurs puissantes du bleu d’un ciel pur, du vert profond des pins colonnaires ou du vert épanoui des cocotiers.
Devenus les lieux communs de chaque quartier, ces magasins ont forgé une imagerie populaire : une série télévisée calédonienne s'est installée « Chez Nadette ». Des personnages typiques sont mis en scène devant le comptoir de cette commerçante vietnamienne. Dans ce lieu social, les personnages de « La Brousse en folie », bande dessinée la plus populaire de Nouvelle-Calédonie, se retrouvent Chez Tathan pour aborder sujets légers ou plus sérieux.