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Sur les sentiers de l’île de Lifou, les feuilles de fougères « pahatr » et autres plantes témoignent encore de nos jours d’une pratique drehu : le « siji dröne pahatr ». Celle-ci consiste pour celui qui chemine à graver un signe, un mot, un code, un surnom sur le support végétal à destination d’une autre personne.
Ce recueil poétique de Nicolas Kurtovitch et Frédéric Ohlen est une invitation à décrypter le signe et à le transcender pour y extraire l’universalité de l’émotion. C’est une marche pas à pas à travers le pays : « Chemins de sang et de haine », « Poèmes de la côte Est » (Kurtovitch)… Mais aussi un regard sur la région miroir, de nos aspirations comme dans « Poèmes à Katherine Mansfield » (Kurtovitch)…
Ainsi, les chemins deviennent initiatiques et contemplatifs car « Tout est présence » (Ohlen). Les destinées se signalent pour des rencontres singulières faites de « Bribes » (Ohlen) et d’animaux fantastiques tel « Un éléphant de cristal » (Ohlen). Ici, marcher signifie accompagner, se rencontrer, se saluer, avancer, reculer, s’arrêter, regarder derrière comme devant et tisser sur les nervures des « pahatr » vivantes un lien avec l’autre.