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Plus que tout autre, l’art de l’Océanie a l’apparence de l’éphémère. S’il existe encore, c’est parce que la tradition n’en a pas été perdue. Cet art est fait de matériaux légers : pas de métal, peu de pierre, mais le bois blanc découpé et peint, la racine de fougère arborescente, taillée comme un marbre, les cauris, les coquillages, les écailles de tortues de mer, les dents de porc retournées en crocs, les plumes d’oiseaux des îles, les nattes, les tapas, des maquillages violents qui sont comme des masques peints à même la peau, ou portés par des supports de bois ou d’écaille, tout cela rehaussé par les couleurs les plus vives, avivées parfois encore par des colliers, des coiffures, des panaches de fleurs, de fruits, de palmes.
Religieux ou magique, cet art diabolique a la grâce de la fragilité et détient par son double aspect gracieux et redoutable un haut potentiel poétique. Les Surréalistes ne s’y sont pas trompés.