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Dès les premiers mots de ce recueil à l'écriture limpide et maîtrisée, Anne Bihan affirme qu' « elle a toujours été là ». De qui parle-t-elle ? De la mer dont la présence amniotique, iodée, immuable marque sa vie depuis l'enfance. Avec un sens inné du voyage en poésie, l'auteure nous entraîne sur ses propres routes océanes. La première section du recueil, Ciels, pierres, saisons, évoque ces îles (bretonnes) qui n'en finissent pas « d'ouvrir [leurs] impasses à d'autres horizons », tandis que la seconde, Graines, plumes, coquillages, relate la « sauvage irruption de soi » sous le soleil noir du monde kanak. De part et d'autre de l'océan, deux hémisphères se font face, deux pays s'étreignent, deux paroles tentent de s'accorder, obligeant l'auteure à « se tenir entre ». Comme la vie, la poésie est une traversée.